L'année 1968 s'est terminée par un fait aéronautique qui aurait pu être sensationnel s'il n'avait pas été attendu depuis plusieurs semaines : l'annonce du premier vol du Tupolev 144, quadriréacteur de transport supersonique que l'U.R.S.S. a fait voler avant Concorde.
L'appareil a effectué son premier vol le matin du 31 décembre 1968, près de Moscou. Alexis Tupolev, le fils d'André, âgé à cette époque de 80 ans, était à bord de l'avion, piloté par Edouard Elyan ; le Tu-144 a effectué deux cercles autour de l'aérodrome et s'est reposé au bout de 38 minutes.
La mise au point du Tupolev, comme celle de Concorde, a été plus longue que prévue. Les événements de Mai 68 en France, puis la grève larvée de fin 68 en Grande-Bretagne ont retardé également le projet franco-britannique. C'est aussi pour ces faits que le Tu-144 a volé avant Concorde. |
Au
Salon du Bourget de 1973, le nouveau Tupolev et Concorde sont
là afin de réaliser des démonstrations. Le
3 juin 1973, l'avion russe prend son envol juste après
l'atterrissage de l'appareil franco-britanique. Après un
dernier passage au dessus de la piste, le Tu-144 fit une forte
remontée, et soudainement se cabra très violemment
: il s'écrasa sur la commune de Goussainville, proche
du Bourget. On ne connaîtra jamais, officiellement,
les causes exactes de cet accident.
A la fin des années 70 et quelques rares vols commerciaux,
un nouvel accident frappa l'un de ces appareils lors d'un
vol près de
Jegoriewskiem (ex URSS).
Les Tupolev furent retirés des lignes commerciales soviétiques.
Sur la quinzaine d'avions construits, trois furent mis à
disposition de l'armée et les autres ont été
dispersés ; certains ont servi pour acheminer du courrier
de la Poste soviétique ; un exemplaire est visible au
musée de Sinsheim, en Allemagne, à environ 250km
de Metz.
Il y côtoie désormais Concorde...
En
1996, les Etats-Unis et la NASA ont utilisé cet avion,
rebaptisé TU-144LL, comme banc d'essais volant afin d'effectuer
des tests pour une hypothétique seconde génération
de supersoniques.