Les éclipses totales de soleil ne concernent qu'une petite région du globe terrestre ; cette zone, appelée "zone de totalité", prend l'allure d'une bande étroite, d'environ 250km de large ; la "tache d'ombre", de forme elliptique, se déplace à environ 3000 km/h, à la surface de la Terre. Le temps d'occultation du soleil par la lune étant au maximum de 7mn 30s, un observateur au sol n'a que peu de temps pour observer le phénomène.
Lors de l'éclipse totale de juin 1973, le Concorde F-WTSS a pu se maintenir plus d'une heure (74 minutes) dans la totalité. Il avait été modifié en conséquence (installation d'un hublot optique dans le plafond de sa carlingue) pour permettre aux scientifiques de mieux observer le phénomène.
En juillet 2003, André Turcat nous dit à propos de cette expérience :
"nous avons effectué sur le proto FWTSS le vol éclipse le plus spectaculaire
le 30 juin 1973 de Las Palmas à Fort-Lamy (devenue N'Djaména), avec 74
minutes de totalité de cette éclipse zénithale, et 3 équipes d'astronomes à
bord, avec un seul passager de la télévision, que j'avais moi-même désigné,
sachant qu'il ne troublerait en rien notre travail"
En 1999, lors de l'éclipse solaire qui traversa la France, un Concorde fit à nouveau une expérience. Jean Prunin, Commandant de bord de Concorde et astronome amateur, a réalisé ce vol durant laquelle l'éclipse a été observée pendant 8 minutes et 10 secondes. André Turcat -qui était du vol de 1973- était en 1999 à côté de Metz, en spectateur terrestre, cette fois.