C'est l'un des rares Concorde à ne pas être encore visible, après son exploitation. En effet, il servit de pièces de rechanges, et fut ferraillé en 1994. (son dernier vol avait eu lieu le 25 juillet 1982).
Pourtant, ce Concorde, dont le premier vol remontait au 10 février 1977, avait été, en novembre 1977, l'avion d'un grand symbole : les américains avaient accepté Concorde, et l'autorisaient à venir à New-York.
Metz avant New-York...
Le Commandant de bord Pierre
Dudal, le pilote Jacques Schwartz (qui fût Commandant de
bord du premier Concorde ayant atterri à Metz-Frescaty,
le 19 mai 1977, six mois avant) et l'officier mécanicien
André Blanc composèrent l'équipage du vol
AF 001. Ayant décollé à 10h10 de Roissy, ce 22 novembre 1977, Concorde atterrit à 13h48 à New-York ; au retour, le 23 novembre, Concorde gagnait quelques minutes encore : 3h29 de vol. |
Une longue bataille venait d'être gagnée. Plusieurs associations avaient été créées pour la défense de Concorde. Un mosellan, faisant partie du premier vol Paris-Metz-Casablanca sur Concorde, avait fondé "l'association pour Concorde". Albert Guitré, dont l'action avait été relayée par le journal "Le Républicain Lorrain", a ainsi recueilli près de 50.000 signatures en faveur de Concorde. Son objectif était de "réveiller l'opinion publique mondiale afin de permettre à Concorde de se poser sur tous les aérodromes et notamment à New-York". Un habitant de Colmar lui écrit à l'époque : "Concurrence, que de mal on commet en ton nom".
Mais on commet le mal en d'autres noms : 11 septembre 2001, les deux tours du World Trade Center s'effondrent. Concorde, lui, vient d'obtenir à nouveau son certificat de navigabilité, après son accident de Gonesse. Quelques temps plus tard, deux Concorde, un français et un anglais, sont venus saluer le courage des américains face au terrorisme. Ce terrorisme qui, indirectement, est aussi à l'origine des arrêts des vols de Concorde, dans un contexte international déstabilisé. |
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Les habitants de New-York, qui
avaient depuis définitivement adopté le bel oiseau
blanc, ont été particulièrement sensibles
à ce témoignage de solidarité européenne.
Et, le 31 mai 2003, tristes, eux aussi, de voir s'envoler, pour
la dernière fois, le "F-BTSD", dernier Concorde
à effectuer un vol commercial entre les Etats-Unis et la
France. Entre le "FD" et le "SD", plus de
25 ans de dessertes entre les aéroports américains
et français. Quand New-York verra t-elle se poser à
nouveau un avion commercial supersonique ?